"Une enquête est en cours, à Levallois, au siège de la direction centrale du renseignement intérieur [DCRI], objectif : tenter de découvrir qui, en parlant au Canard, lui a permis d'écrire" son article de la semaine précédente, écrit le journaliste. Il va jusqu'à évoquer une "conspiration", et cite un cadre de la DCRI parlant d'un climat de "suspicion généralisée" au sein du service de renseignement.
Le moral de la DCRI est au beau fixe, dans la mesure où personne ne [s'y] reconnaît comme appartenant à un pseudo 'cabinet noir', comme Le Canard ou Le Nouvel Observateur l'ont avancé", souligne M. Squarcini : "Je ne dirige pas une officine de barbouzes."
Donc acte tout va bien malgré une infiltration...
Le Canard évoque dans ce contexte la tenue d'une réunion en septembre 2009 avec des représentants de la DCRI, un membre du cabinet du premier ministre François Fillon et un conseiller de Nicolas Sarkozy. Le rendez-vous aurait été organisé par Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, qui a été récemment accusé par le site d'information Mediapart d'être l'organisateur de l'espionnage des médias. Claude Guéant avait répondu dimanche, en annonçant qu'il porterait plainte pour diffamation.
Les journalistes ne sont plus les seuls à dénoncer les consultations illégales des relevés téléphoniques des journalistes par les services de police ou de renseignement : selon France Info, Matignon a adressé une lettre « confidentiel défense » au ministère de l'Intérieur, pour le rappeler à l'ordre -et à la loi.
Cette note, signée par Jean-Paul Faugère, le directeur de cabinet de François Fillon, a été envoyée en octobre. Elle souligne que la loi interdit aux services de renseignement de se procurer directement les factures détaillées auprès des opérateurs de téléphone :
Je crois que dans la police en général il y a actuellement un malaise. Et il n'est pas spécifique à la DCRI. Le fait que la police et la sécurité soient devenues des enjeux politiques a changé complètement la donne et la manière d'exercer ce métier.
C'est vrai que Marcellin voyait du rouge partout. C'est le ministre de l'intérieur qui a couvert 1968 et qui a déclaré que ce mouvement était téléguidé par les pays du bloc soviétique et qu'il fallait donc chasser les méchants gauchos. C'est d'ailleurs à cette occasion que la DST est devenue un "service politique", avec la création d'une section spéciale, la Subac, chargée de chasser les méchants gauchos.
Sur le fond, je ne peux pas être d'accord ou pas avec vous. Je pense que l'extrême droite en France, aujourd'hui, est moins virulente qu'elle l'était il y a dix ou vingt ans. Il est certain qu'à l'époque, la question pouvait se poser car on a favorisé la lutte contre l'extrême gauche."
Les journalistes ne sont plus les seuls à dénoncer les consultations illégales des relevés téléphoniques des journalistes par les services de police ou de renseignement : selon France Info, Matignon a adressé une lettre « confidentiel défense » au ministère de l'Intérieur, pour le rappeler à l'ordre -et à la loi.
Cette note, signée par Jean-Paul Faugère, le directeur de cabinet de François Fillon, a été envoyée en octobre. Elle souligne que la loi interdit aux services de renseignement de se procurer directement les factures détaillées auprès des opérateurs de téléphone :
« L'article 20 de la loi de 1991 encadrant les écoutes sur les interceptions de sécurité ne peut être invoquée pour recueillir des données personnelles. »Commentaire de Matthieu Aron, chef du service « enquêtes » de France Info :
« Implicitement, cette note reconnaît en effet que cette pratique a bel et bien existé. Et qu'elle est illégale, contrairement à ce qu'ont affirmé au début de cette affaire le directeur de la police nationale Frédéric Péchenard, et le directeur de la DCRI, la direction centrale du renseignement intérieur, Bernard Squarcini ».
La DCRI est un service beaucoup trop secret: France Telecom a confirmé à France Info que « depuis deux ans, les réquisitions qui leur étaient faites par le biais de l'article 20 de la loi de 1991 étaient en augmentation constante. »
Gilles : Les policiers (en général) se sentent-ils "à l'aise" avec les accusations qui touchent la DCRI ou le malaise existe-t-il dans une partie de la profession ?Je crois que dans la police en général il y a actuellement un malaise. Et il n'est pas spécifique à la DCRI. Le fait que la police et la sécurité soient devenues des enjeux politiques a changé complètement la donne et la manière d'exercer ce métier.
Est-ce que le fait d'empêcher des TGV de rouler, c'est du terrorisme ? Est-ce que le fait de taguer des murs, c'est du terrorisme ? La question se pose.
".../...Thierry T. : Une définition possible d'une police politique serait le choix de ses "cibles". Or il semble que la priorité soit clairement donnée à la répression de l'extrême gauche (à travers des affaires comme Tarnac et les autres) et de délaisser l'extrême droite (la loi de 1986 sur le terrorisme n'a jamais été utilisée sur des groupes d'extrême droite), alors que cette dernière est autant active. En tant qu'ancien de ces services, je crois que l'on est resté à l'ère Marcellin et la peur du "rouge". Qu'en pensez-vous ?C'est vrai que Marcellin voyait du rouge partout. C'est le ministre de l'intérieur qui a couvert 1968 et qui a déclaré que ce mouvement était téléguidé par les pays du bloc soviétique et qu'il fallait donc chasser les méchants gauchos. C'est d'ailleurs à cette occasion que la DST est devenue un "service politique", avec la création d'une section spéciale, la Subac, chargée de chasser les méchants gauchos.
Sur le fond, je ne peux pas être d'accord ou pas avec vous. Je pense que l'extrême droite en France, aujourd'hui, est moins virulente qu'elle l'était il y a dix ou vingt ans. Il est certain qu'à l'époque, la question pouvait se poser car on a favorisé la lutte contre l'extrême gauche."
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