EXEMPLE
Sur les conditions et les conséquences de la gouvernance par le chaos
Lettre à une bureaucrate samedi 13 novembre 2010
Chère Madame,
J’ai répertorié trois offres d’inventaires qui m’ont été faites ce mois-ci. Cela représente 12h de travail. Je n’y ai pas donné suite, contrairement, à ce que je faisais avant le mois de décembre 2009. Pourquoi ? Parce qu’en janvier 2010 la CAF a fait peser sur mes revenus RSA une créance de 122 euros. Sur quel motif ? Pour trois heures d’inventaires que j’avais effectué le mois précédent. L’argument terriblement grotesque m’a été confirmé par trois fois par votre employée, à savoir qu’une seule heure de travail effectuée est comptabilisée comme un mois entier par les Assedic. D’où elle justifiait d’une créance. Ce n’était pas suffisant, il faut le croire, puisque la CAF ne m’a pas retenu sur cette créance 122 euros mais une trentaine d’euros, tous les mois, depuis le mois de février jusqu’au mois de novembre. Soit approximativement 300 euros.
Bien entendu la CAF me prive ainsi : de la totalité de mes droits au RSA, d’un revenu complémentaire et de plus elle rogne sur mes droits successifs. Compte tenu de la propagande du gouvernement nous sommes loin, dans la pratique, de ce qu’il affiche publiquement. La CAF a donc une responsabilité immédiate dans le mensonge d’État. Elle est chargée dans sa pratique, c’est à dire dans le plus parfait silence, d’œuvrer contre la propagande publique mais pour le mensonge qu’elle porte et qui doit rester confidentiellement connu des seuls salariés de la CAF et des allocataires qui en pâtissent.
Jusqu’où cette politique de "gouvernance par le chaos" ou "d’écrasement" ira-t-elle ? Il est fort possible que l’État décide bientôt s’il a su se rallier une opinion publique qui lui est favorable et à laquelle il ment facilement parce que ces gens s’empressent de détourner leur servitude en haïssant les pauvres et les étrangers, qu’il décide de supprimer les allocations aux personnes qui n’auront pas fait l’effort de travailler. Comme j’ai dû refuser ces inventaires parce que vos pratiques m’y ont obligé, il est possible que ma condamnation et celle de beaucoup d’autres ait été ainsi programmée. Vos services en auront la responsabilité.
J’ai voulu porter cette affaire devant le tribunal administratif. Mais très curieusement l’aide juridictionnelle m’a été refusée sur des motifs évidemment grotesques. Tout était convenablement bouclé. Est-ce que ce sera encore bloqué je ne peux pas en préjuger. C’est pourquoi je vous informe que je vais de nouveau tacher d’intenter une action en justice contre la CAF et si je le peux contre la personne qui était chargée de mon dossier à cette époque et contre son chef de service. Je répugne de surseoir à cette obligation morale qui m’enjoignait jusqu’alors ne pas participer à cette "guerre de tous contre tous" qui est la volonté idéologique et le mode de gouvernance que le pouvoir propage, mais l’attitude de vos employés ne fait plus guère de doutes sur le camp qu’ils ont choisi, et, de plus, mon existence est menacée.
Salutations
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire