La minuscule Michèle Alliot-Marie «n’aime pas voir des jeunes dans la rue»
La mobilisation ne faiblit pas contre la réforme des retraites. Jeudi matin, 342 lycées étaient perturbés selon le ministère de l'Éducation nationale.
"Les chiffres vont vraisemblablement augmenter d'ici ce soir, car nous n'avons pas encore toutes les remontées", a déclaré à l'agence de presse Reuters le président de l'UNL. Le mouvement s'intensifie donc. Et pas seulement à Paris où "une trentaine" de lycées sont bloqués selon le syndicat. Dans le Val-de-Marne, des rassemblements avaient lieu jeudi matin dans 19 établissements.
L'université de Rennes 2 restera porte close jeudi, mais pour "des raisons de sécurité". Son président Marc Gontard a décidé de fermer l'établissement "le temps de se retourner", après qu'une "cinquantaine d'anarchistes autonomes" et quelques lycéens aient bloqué l'accès au campus avec des barrières dans la nuit de mercredi à jeudi.
PARIS — Les lycéens sont appelés jeudi à une journée nationale contre la réforme des retraites, après de multiples actions mercredi malgré l'absence de mot d'ordre, une mobilisation que le gouvernement tente d'enrayer en insistant sur des violences qui restent pourtant très limitées.
Avant la journée intersyndicale de samedi, l'Union nationale lycéenne (UNL) prévoit jeudi une journée d'actions des lycéens, avec assemblées générales, manifestations et rassemblements, dont un à Paris à 15H30 devant le siège du Medef, le patronat.
Après avoir massivement rejoint pour la première fois les salariés mardi lors d'une journée interprofessionnelle, des centaines de lycéens ont poursuivi la contestation mercredi au niveau local, en l'absence toutefois de mot d'ordre de leurs organisations représentatives.
Des dizaines de lycées ont été perturbés voire bloqués - 137 sur les 4.302 du pays selon le ministère de l'Éducation nationale, 520 selon l'UNL - et plusieurs manifestations spontanées ont eu lieu dans des villes de province.
Dès 08H00 au lycée Voltaire à Paris (11e arrondissement), les entrées ont été bloquées par des poubelles et des barrières de chantier. A Chennevières (Val-de-Marne), 300 lycéens ont bloqué le lycée Champlain pour continuer la "révolution" face à la réforme des retraites.
Des blocages d'établissements étaient aussi constatés à Anglet et Bayonne (Pyrénees-Atlantiques), Bergerac (Dordogne), Cahors, Clermont-Ferrand, Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme), Orange (Vaucluse), Sées (Orne), Tarascon (Bouches-du-Rhône) ou Vannes, ainsi qu'en banlieue parisienne.
A Brest, les lycéens ont été 800 selon la police à manifester en se rendant d'établissement en établissement. Toujours selon la police, ils étaient aussi "entre 500 et 1.000" à défiler à Bourg-en-Bresse, 750 à La Roche-sur-Yon (Vendée), 500 à Rennes et Ambérieu (Ain), 350 à Dijon, Melun et Meaux (Seine-et-Marne), 250 à Besançon et Orléans.
A Sarcelles (Val-d'Oise), une centaine de manifestants ont été dispersés par les forces de l'ordre devant le lycée de la Tourelle, dans une ambiance tendue. En marge de la manifestation de Meaux, quatre lycéens ont été interpellés et placés en garde à vue, un pour outrage et les trois autres pour jets de pierres sur des policiers, qui n'ont pas été blessés.
"Le gouvernement est dans un comportement irresponsable car il essaye de casser le mouvement en créant lui-même des violences", a-t-on commenté à l'UNL: "ce n'est ni la répression administrative ni la répression policière qui arrêteront les lycéens".
Du côté des enseignants, plusieurs assemblées générales organisées dans des lycées de Rennes ou de Marseille ont voté une grève reconductible.
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