samedi 15 mai 2010

La bataille du rail (1946) René Clément



La Bataille du Rail se présente en premier non comme une fiction mais comme un document, montrant les actions de la Résistance et de nombreux cheminots anonymes au moment du débarquement des forces alliées. L’art de René Clément est d’impliquer le spectateur et de nous faire adhérer totalement sans jamais utiliser le sentimentalisme ou le spectaculaire gratuit. En tant que premier grand film sur la Résistance, La Bataille du Rail définit de facto un certain nombre de codes que suivront bon nombre de films sur le sujet. L’image d’une résistance pratiquée par tous les français répondait un besoin légitime de glorification immédiate, au lendemain de la Libération. Le film fut tourné en grande partie avec des acteurs non professionnels, en utilisant des balles réelles (les plus faciles à se procurer). Ses scènes les plus fortes restent marquées durablement dans les esprits : l’exécution des otages, l’attaque du train blindé et le déraillement de l’Apfelkern, reconstitué avec un train réel et filmé par trois caméras. Il faut souligner le mode particulier de financement du film puisqu’il a été supporté par les syndicats de cheminots. C’était donc un film  très peu coûteux,  il a bénéficié de l’aide des cheminots eux-mêmes pour la figuration et pour le matériel.
René Clément a obtenu pour ce film l’équivalent de la palme d’or.
Quant au consensus pro-résistant du film, ce n’est pas seulement une nécessité politique de le présenter. C’est aussi une réalité observable, il faut dire qu’à partir de 1944, tout le monde voulait voir les allemands repartir chez eux. Les français avaient vraiment souffert du pillage allemand, et donc naturellement les collabos étaient devenus de moins en moins nombreux. 
Le film a été interdit de distribution en France et dans de nombreux pays car il donnait un certain nombre de méthode utilisées par les résistants pour paralyser les transports…
Ho chi minh le faisait projeter, le FLN Algérien l’utilisa mais pas les glorieux "paysans communistes" invisibles de Tarnac…

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