lundi 28 mars 2011

Printemps nucléaire


Les chose commencent à sérieusement se gâter du plutonium sa balade sur le sol de la centrale.
Selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française, des «taches de contamination» radioactive sont présentes «bien au-delà» de la zone de sécurité de 30 km autour de la centrale de Fukushima. L'accident en cours entraîne «une contamination qui va s'étendre sur des zones considérables», a déclaré lundi André-Claude Lacoste, président de l'ASN. «Il n'est pas du tout étonnant qu'on trouve ici ou là des contaminations bien au-delà d'un rayon de 100 km». «Nous n'avons pas de chiffres globaux mais il est clair que la gestion des territoires contaminés va prendre des années sinon des décennies».
Dans la centrale nucléaire dévastée de Fukushima, la remise en service des systèmes de refroidissement des réacteurs semble s’éloigner chaque jour.
Nouvel obstacle : des flaques d’eau stagnant dans les salles des machines (les turbines à vapeur) des réacteurs numéros 1, 2 et 3, où les techniciens doivent installer des câbles électriques.
Elles peuvent être profondes d’un mètre et sont si fortement contaminées qu’elles interdisent toute intervention. Or, les plans de réinstallation d’un système électrique opérationnel exigent manifestement de passer par ces salles et d’y positionner des câbles. Tepco, la compagnie exploitante de la centrale, annonce qu’elle va tenter de pomper cette eau radioactive. Pour la mettre où ? Peut-être dans les condenseurs - des équipements qui se trouvent dans ces salles et où la vapeur, après avoir actionné les turbines, se refroidit, se condense et devient liquide avant de retourner vers la chaleur des réacteurs nucléaires. Ces condenseurs suffiront-ils ?
Tepco a annoncé que cette contamination est le signe que les cœurs des réacteurs sont «endommagés». Une annonce pour le moins curieuse, car nul n’en doute depuis au moins le 13 mars, lorsque les décompressions des enceintes de confinement des réacteurs ont relâché d’importantes quantités de radioactivité dans l’atmosphère. Elle ne pouvait venir que d’un début de fusion des cœurs et de l’endommagement des combustibles nucléaires. Les niveaux de radioactivité relevés dans l'eau trouvée dans les salles des machines des réacteurs 2 et 3 confirment que les enceintes de confinement comme les cuves des réacteurs ne sont plus étanches depuis plusieurs jours.
La situation évolue donc de manière très contradictoire. La lumière est revenue dans les salles de contrôle. Les piscines à combustibles usés ont retrouvé des températures moins dangereuses. C’est depuis hier grâce à de l’eau douce que les trois réacteurs sont refroidis. Mais ces signes positifs peuvent s’annuler d’un instant à l’autre si les dispositifs de fortune cessent de fonctionner. Ou si un corium - cœur fondu d’un réacteur - déclenchait une série d’explosions en transperçant une cuve, ce que celui du réacteur 3 a peut-être commencé sournoisement.
Comme les enceintes de confinement des réacteurs 2 et 3 ne sont plus étanches, les émissions de radioactivité continuent. Et, au gré des vents et des pluies, cela déclenche la multiplication des alarmes de contamination autour de la centrale. Et parfois bien au-delà de la zone de 30 kilomètres évacuée par la population.
En témoignent des restrictions de récoltes de légumes. Ou celles, même si elles sont parfois levées, d’usage de l’eau potable pour les enfants en raison de contaminations à l’iode jusqu’à Tokyo.

Aucun commentaire:

Archives du blog